A notre retour, plein de cadeaux nous attendaient (ci-dessus et ici ). Il n'y a rien que j'aime plus que les cadeaux-surprise, les coups de chance, les récompenses non méritées, tout ce qui arrive sans effort. Vous voyez ce que je veux dire.
La meilleure lecture de l'été : Le Neveu de Wittgenstein, version germanique et démente d'Echappée en roue libre. J'adore les livres-cousins, je n'ai pas arrêté de faire la liste dans ma tête de leurs points communs ou opposés. Par exemple, avec Saroyan on sent qu'il serait odieux en vrai, tandis qu'avec Thomas Bernhard, c'est surtout lui qui nous détesterait. Lui qui nous assimilerait à des pommes de terres hypertrophiées plantées sur des vêtements d'un goût douteux. En même temps, c'est nous qui l'écoutons déblatérer, coincés dans sa voiture pendant qu'il parcourt toute l'Autriche à la recherche de la Neue Zürcher Zeitung et qu'il qualifie toutes les localités qui ne vendent pas ce journal de minables trous crottés, un titre peu flatteur qu'elles méritent amplement (on roule beaucoup dans ce livre, comme dans Echappée en roue libre, mais surtout on est dément). Nous qui sommes son interlocuteur idéal, puisque même les meilleurs amis, même les amis idéaux, même les Paul Wittgenstein finissent par decevoir. Alors il faut trouver un méta-ami auprès duquel se plaindre et les critiquer ; c'est la où nous, patates, intervenons. Je n'ai pas arrêté de rire, non plus, en lisant ce livre. Quant à cette histoire d'interlocuteur idéal, elle m'obsède, comme la plupart des gens, sans doute, qui passent beaucoup de temps chez eux. Je vous rassure : la semaine prochaine je vais à la bibliothèque.