17 mars 2008

Sur le blog de Luc Sante, un texte génial qui met le doigt sur plusieurs choses que j'essayais de formuler dans ma tête au sujet du livre que je traduis mais aussi de mon projet avec Clotilde. Je traduis vite fait le début.
Si vous avez passé une bonne partie de votre vie à vous conduire en opposition à un ensemble de moeurs dominantes, vous finirez par prendre conscience de l'importance de ces moeurs en tant que point de référence. Petit à petit, vous vous rendrez compte qu'en plus de vous opposer à ce mode de vie, vous avez besoin de sa présence, pour des raisons subtiles et variées, et non seulement pour les frictions qu'elle engendre. À peu près au même moment, vous prendrez conscience de la fragilité de ce modèle ennemi. Vous aviez autrefois le luxe de le considérer comme une force monolithique représentant une position politique, une éthique, une esthétique — et d'un coup vous comprendrez qu'il n'était constitué que d'individus. Vous n'en aurez pleinement conscience que lorsque tous ces individus seront morts.

PS. J'ai recommencé à lire les journaux. Un candidat qui cite William Faulkner ("Le passé n'est pas mort et enterré. En fait, il n'est même pas passé.") ça fait quand même plaisir.