10 décembre 2007

Pascale m'a offert Histoires de Peinture de Daniel Arasse, un livre si j'ai bien compris adapté d'émissions données à France Culture vers la fin de sa vie. Je l'ai pris pour attendre chez l'ophtalmo qui me faisait un fond de l'oeil, une heure est passée à toute vitesse.
L'ophtalmo : Mais, vous arrivez à lire avec les pupilles dilatées comme ça ?
Moi : Oui, oui.
Lui (d'un air las) : Hé bin c'est déjà ça...
Je serais bien restée tout l'après-midi dans la salle d'attente.
Qu'est ce qui fascine dans un tableau, qui fait que telle oeuvre plutôt que telle autre nous arrête et qu'on ne peut s'en détacher [...] ? En ce qui me concerne, car il n'y a bien sûr pas de règle générale, je dirais que c'est le sentiment que dans cette oeuvre il y a quelque chose qui pense, et qui pense sans mots. Je suis quelqu'un qui parle et qui écrit, ma pensée se fait avec des mots, elle se cherche, s'exprime, et une peinture pense de façon non verbale ; et certaines peintures m'attirent, me fixent, m'arrêtent, me parlent comme si elles avaient quelque chose à me dire, or en fait elles ne me disent rien, et c'est cette fascination-là, cette attente, qui m'arrête et me fixe...