03 juillet 2008

J'ai encore vingt pages à traduire et une trentaine de pages à relire, mais dans ma tête, je suis déjà partie.

Voici le début des Détectives sauvages.

2 novembre
J'ai été cordialement invité à faire partie du réalisme viscéral. Évidemment, j'ai accepté. Il n'y a pas eu de cérémonie d'initiation. C'est mieux comme ça.

3 novembre
Je ne sais pas très bien en quoi consiste le réalisme viscéral. J'ai dix-sept ans, je m'appelle Juan García Madero, je suis en premier semestre du cursus de droit. Je voulais faire des études de lettres, pas de droit, mais mon oncle a insisté et au bout du compte j'ai fini par m'incliner. Je suis orphelin. Je serai avocat. C'est ce que j'ai dit à mon oncle et à ma tante et ensuite je me suis enfermé dans ma chambre et j'ai pleuré toute la nuit. Ou du moins une bonne partie. Puis, avec une résignation de façade, j'ai fait mon entrée à la glorieuse faculté de droit, mais au bout d'un mois je me suis inscrit à l'atelier de poésie de Julio César Álamo, à la faculté de philosophie et de lettres, et c'est comme ça que j'ai connu les réal-viscéralistes, ou les viscerréalistes ou même vicerréalistes comme ils aiment parfois s'appeler.