T., qui est à Toulouse, m'envoie des liens sur Öyvind Fahlström. D'abord un article dans le Monde, disant que son oeuvre "constitue peut-être le dernier massif encore méconnu de l'art des années 60 et 70". Voilà des années que je crois aimer cet artiste sans rien connaître (ou presque) de son travail (comme d'habitude), mais là, ça se précise : www.fahlstrom.com. Vraiment intéressant : Öyvind Fahlström était également poète, il a écrit un manifeste de la poésie concrète et composé des collages radiophoniques dont Oiseaux en Suède, il est mort quand j'avais un an. J'abrège, parce que j'ai un peu une traduction de 409 pages sur le feu, mais allez voir par vous-mêmes.
Ma factrice m'a apporté ce matin 48 fameux écrits sur l'art qui plairont à tout le monde, recueil d'articles et de textes de Jim Palette que, stupidement, je n'avais jamais acheté, et que j'ai réussi à commander d'occasion. Voici Paul et Guy, héros d'une série de chroniques intitulées Paul et Guy aiment la peinture, au sujet de Nicolas de Staël :
Ca aussi :
Ma factrice m'a apporté ce matin 48 fameux écrits sur l'art qui plairont à tout le monde, recueil d'articles et de textes de Jim Palette que, stupidement, je n'avais jamais acheté, et que j'ai réussi à commander d'occasion. Voici Paul et Guy, héros d'une série de chroniques intitulées Paul et Guy aiment la peinture, au sujet de Nicolas de Staël :
(Paul) — Et pourquoi De Staël ne serait pas une nuance intéressante ?Tout me plaît dans ce livre que j'avais déjà lu, un été, il y a longtemps.
(Guy) — Parce que les dés sont pipés. On fait dans l'entre-deux chaises. Tu ôtes la pellicule et il ne reste rien. Il ne fait pas du tout la démarche d'un Magnelli, par exemple, qui consiste à trouver son truc à lui, même dans un mouchoir de poche, mais sans retourner en arrière. Lui, il fait le contraire. Il part d'un acquis qui est l'art abstrait, et puis il cherche comment ramener là-dedans le figuratif. Comme ses petits copains de l'Ecole de Paris. Alors, ils vont pêcher des thèmes du genre gare de triage comme Veira da Silva, grève déserte, une voile sur la mer, tu vois le sujet minimal du point de vue des représentations qu'ils mettent en jeu. Et De Staël c'est ça. Et évidemment ça ravit tous ceux qui sont mal à l'aise dans la création pure. Ca ravit les profs incapables d'enseigner les grands abstraits. Et inévitablement, la boucle est bouclée, ça produit ce genre de discours obligé de s'appuyer sur des racontars. La soif d'absolu, etc. A l'heure qu'il est, je vais te dire, il doit rigoler le père Nicolas !
— Alors tu ne lui trouves rien de bien à ce manieur de couteaux ?
— Si, cette phrase : « C'est indispensable, savoir les lois des couleurs, savoir pourquoi les pommes de Van Gogh à La Haye de couleur locale nettement crapuleuses semblent splendides, pourquoi Delacroix sabrait de raies vertes ses nus décoratifs aux plafonds et que ces nus semblaient sans taches et d'une couleur de chair éclatante. »
— Quand même !!!
— Oh ! Tu sais, on peut toujours aimer quelque chose, mais c'est la démarche qui me semble régressive.
— Alors, tu maintiens, « De Staël sauvé par le gong » ?
— Absolument ! Ou alors si tu veux : « Suicidez-vous il en restera toujours quelque chose ». Au choix.
— Espèce de salaud ! »
Le rideau tombe. Puis se relève. Paul et Guy saluent et se serrent la main.
(Nicolas de Staël, Grand Palais, Libération, 25 juin 1981.)
Ca aussi :
Je suis arrivé par le bateau avant-hier. Exactement ce que je recherchais : m'échouer. La note d'hôtel est réglée pour trois mois, après on verra. La chaleur est éprouvante, et dans l'ensemble les femmes ne dansent pas autour de moi. Je mettrai un peu de temps à m'accoutumer. Je vais écrire lentement, à mon rythme.« Dans l'ensemble les femmes ne dansent pas autour de moi », j'adore. J'ai un peu connu Jim Palette pendant sa fulgurante carrière aux Beaux-Arts, et, depuis, nous nous rencontrons par hasard de temps en temps. Si ça continue avec la même régularité, on devrait se revoir vers 2012. A bientôt, Jim ?